"Notre ambition est de devenir la première université européenne du management d’ici 2030", affirme Léon Laulusa, directeur général de l’ESCP.
En 2027, l’ESCP School of Technology accueillera sa première promotion. Cette école sera intégralement dédiée aux transformations numériques, à l’intelligence artificielle, à la data, à la cybersécurité et à toutes les technologies qui redéfinissent les pratiques économiques. Pensée comme un pont entre l’ingénierie et le business, elle formera des profils hybrides capables d’agir aussi bien dans un board que dans un lab.
Deux ans plus tard, en 2029, une deuxième entité verra le jour : l’ESCP School of Governance. À l’heure où les lignes géopolitiques bougent, où les enjeux de souveraineté, de droit international et d’affaires publiques structurent l’économie mondiale, cette école proposera une approche managériale des relations internationales.
L’objectif est clair : former une nouvelle génération de décideurs, capables de penser le monde en stratèges, de dialoguer avec les institutions, les ONG, les États comme les entreprises.
Ces deux écoles s’inscrivent dans la continuité des spécialisations déjà proposées par l’ESCP. Mais le changement est structurel. Les premières formations seront lancées dès 2025, et les effectifs monteront progressivement. L’école de technologie vise 1000 étudiants d’ici 2030 ; celle de gouvernance en accueillera 500.
C’est à Paris que les deux nouvelles écoles seront implantées dans un premier temps. Mais, fidèle à son ADN multicampus, l’ESCP entend rapidement étendre leur présence à ses antennes de Berlin, Londres, Madrid, Turin et Varsovie. Chaque école conservera sa spécialité, mais les synergies seront nombreuses : doubles diplômes, passerelles, programmes mixtes.
L’architecture retenue est celle d’un groupe intégré, avec trois entités juridiques distinctes mais une gouvernance unifiée. Une configuration inspirée du monde universitaire anglo-saxon.
Cette évolution s’appuie sur un plan d’investissement de grande ampleur. Plus de 320 millions d’euros seront engagés d’ici 2030, notamment pour moderniser les campus. Le modèle reste cependant fidèle à celui qui a fait le succès de l’ESCP : chaque programme est conçu pour être économiquement autonome.
Les deux nouvelles écoles devraient générer à elles seules plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires sur la période 2027-2030.
Lancée en partenariat avec OpenAI, la version “Edu” de ChatGPT a été intégrée aux enseignements de l’ESCP depuis un an. Les résultats sont jugés très positifs : rationalisation des tâches administratives, accompagnement personnalisé des étudiants, soutien pédagogique des enseignants… À la rentrée prochaine, tous les élèves des trois écoles disposeront d’un assistant IA personnel.
Ce projet de transformation ne repose pas uniquement sur l’élargissement de l’offre académique. Il s’agit avant tout d’anticiper les mutations du monde et de proposer une éducation adaptée à la complexité du réel.
En intégrant pleinement la technologie et la géopolitique au cœur de la formation en management, l’ESCP entend affirmer un positionnement unique en Europe : former des décideurs capables de naviguer dans un monde incertain, tout en restant guidés par une exigence d’excellence et des valeurs humanistes.